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25 février 2025

Pauline Kergomard, des bras de la mère aux bancs de l'école

(synthèse de la conférence de Catherine VALENTI le 23/11/2024), auteur du livre PAULINE KERGOMARD , L’ENFANCE AU COEUR
 
C'est par une belle allégorie citée que l'historienne Catherine Valenti, a commencé sa conférence sur Pauline Kergomard, pionnière de l' école maternelle, le 23 novembre au temple de  Sainte Foy la Grande.

Nous vous livrons une synthèse de cette conférence qui illumine par le passé les jours actuels.
Pauline Kergomard
Photographie vers 1900, musée national de l'Éducation, Rouen. (source Wikipedia)
Pauline Kergomard : Une Pionnière des Écoles Maternelles
Pauline Kergomard grandit dans un contexte où l'éducation des filles commence à se développer. Elle obtient le brevet de capacité, devenant l'une des premières femmes à exercer le métier d’institutrice.
Pauline, indépendante et déterminée, devient préceptrice dans des familles protestantes de Bordeaux. Sa rencontre avec Pélissier sera décisive, forgeant sa formation et inspirant ses théories éducatives.
Pauline Kergomard est reconnue comme l’inventrice des écoles maternelles. Avant elle, les salles d’asile accueillaient les enfants des ouvriers, conséquences de la révolution industrielle, inspirée des Infant School en Angleterre qui visent à offrir aux mères une solution de garde, tout en protégeant les enfants des rues. Ces structures ont une vocation sociale claire.
L’Héritage des Salles d’Asile
Les salles d’asile françaises voient le jour en 1801 grâce à Adélaïde de Pastoret, qui leur donne un caractère proche de la crèche. Émilie Mallet ouvre la première salle d’asile, suivie de Jean-Denis Cochin pour la seconde. Progressivement, ces institutions se politisent et se professionnalisent, devenant des relais pour l’éducation parentale. En 1834, elles sont intégrées aux établissements publics et passent sous le contrôle du ministère de l’Instruction publique. La mixité est alors prise en compte, dépassant l’idée de simple charité.
Pauline Kergomard : Une Visionnaire Inspirée
Bien qu’elle ne soit pas la première, Pauline Kergomard se démarque par sa vision novatrice. Inspirée par des figures comme Marie Pape-Carpantier, qui prônait des journées rythmées entre jeux, apprentissages et travaux pratiques, elle place l’enfant au centre de son approche. La méthode de la leçon de choses, qui part d’objets concrets pour expliquer le monde, devient essentielle dans son enseignement.
Marie Pape-Carpantier est également à l’origine du terme « école maternelle », qui remplace peu à peu celui de « salle d’asile ». À la fin des années 1870, ces structures accueillaient encore 650 000 enfants.
L’Influence de Ferdinand Buisson et Jules Ferry
Pauline épouse un poète breton et trouve un mentor en Ferdinand Buisson, un fervent défenseur de l’éducation publique. Jules Ferry, en tant que ministre, œuvre pour le développement des écoles maternelles, dont le nombre augmente rapidement à partir de 1880. En 1878, Pauline est nommée à l’administration des écoles publiques. Elle s’attaque alors aux méthodes militaires, qu’elle remplace par des approches plus adaptées aux jeunes enfants.
Le décret du 2 août 1881 marque un tournant : les salles d’asile deviennent officiellement des écoles maternelles, offrant une continuité entre le foyer familial et l’école. Avec l’obligation scolaire de 1882, Pauline milite pour une éducation adaptée, où la leçon de choses prend tout son sens, même avec les plus petits.
Un Héritage Toujours d’Actualité
Pauline Kergomard reste une figure emblématique de l’éducation maternelle. Elle nous invite à sortir des cadres rigides pour développer une pédagogie centrée sur l’enfant et son environnement. Aujourd’hui encore, ses idées continuent de nourrir les réflexions sur l’éducation des plus jeunes.
POUCHIN Florentine
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