Les familles qui ont joué un rôle important et décisif dans la politique française voir l'évolution du protestantisme dans certaines régions sont parfois originaires de territoires hors France.
Un des articles de notre nouveau bulletin est consacré à la famille Mylius, d'origine germanique dont de nombreux membres ont fait carrière en France et ont été gagnés trés rapidement aux idées religieuses nouvelles.
Nous vous proposons d'en découvrir un extrait signé par Jean-Pierre Lavandier.
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INTRODUCTION
Le but initial de cet article fut d'abord de présenter les membres de la famille (de) Mylius Schleiz, qui sont venus assez nombreux faire carrière en France. Certains n'y vinrent que provisoirement, mais d'autres s'y établirent et y firent définitivement souche. Ne présenter que cet aspect me parut rapidement restrictif et au fur et à mesure que cette étude s'élaborait, je sentis le besoin d'insérer, tout en me limitant aux ancêtres de ceux qui iraient en France notamment, une filiation généalogique sur l'origine lointaine de cette famille germanique, qui ne manqua pas au cours des siècles d'essaimer dans toute l'Europe, voire sur le nouveau continent nord et sud; de présenter ses fonctions souvent importantes dans l'Etat, où elle servait, ses anoblissements et transmission de titres et équivalence dans le pays étranger voisin, la France, ses armoiries, sa conversion immédiate aux idées religieuses nouvelles, le futur protestantisme de Luther, ainsi que les nombreuses altérations du nom au cours des siècles, pour des raisons historiques ou civilisationnelles.
Cette famille est mentionnée et souvent citée depuis le haut Moyen Age à partir de « 1051 », d'abord sous le nom Gerungus Dives (Gerung le Riche) dans les actes en latin, - forme rare qui témoigne d'une richesse particulièrement considérable ; pour preuve les premiers Habsbourg en furent aussi gratifiés : Habsburgus Dives - germanisé simplement en Gering, puis devint Möller pour les concitoyens « locaux », Mylius, forme grécisée par l'intermédiaire des « universités » et plus tard : von Mylius, chevalier du Saint-Empire romain germanique, von Mylius zu Ehrengreif, baron von Mylius zu Gnadenfeld, baron de Mylius, Milius, de Mylius. Toutes ses altérations, que nous rapporterons, sont logiques et bien documentées. Quant à la transmission des titres, nous les traiterons selon le droit germanique, à savoir que ceux-ci peuvent être transmis par les femmes et qu'elles peuvent les porter de leur propre chef.
En Europe, ils sont principalement officiers, aux côtés du prince Eugène de Savoie en Autriche par exemple, ambassadeurs ou en missions diplomatiques et dans la plus haute magistrature prussienne comme l'auditeur général de Prusse lors du procès de Köpenick, qui sauva le futur Fréderic II de la hache. Maints souverains du Saint-Empire romain germanique, et les empereurs eux-mêmes, ainsi que les rois de la proche Scandinavie surent apprécier leur mérite, en leur confiant des fonctions au plus haut niveau de l'Etat. Tous les Mylius de Schleiz et d'Ansbach, deux branches à l'origine commune, devinrent protestants dès le tout début de la Réforme, car très proches de Luther et de l'université de Wittenberg. La famille compte de fait un très grand nombre de pasteurs, de surintendants et de recteurs.
Notre propos n'est pas de reproduire une généalogie exhaustive de cette famille, étant donné que notre but est de présenter, avant tout, ses liens avec le grand Réformateur, puis au cours des siècles son adhésion sans faille au Protestantisme, et ses descendants qui prirent notamment la direction de la France. Pour cette raison, à chaque génération, nous ne citerons des fratries que les enfants qui intéressent notre étude. Des recherches généalogiques scientifiques au niveau historique et civilisationnel sont toujours en cours depuis au moins le XVIIIème siècle, permettant toujours de nouvelles découvertes.
La plupart des connaissances actuelles sont extraites de la dernière grande publication sur la famille et les références de pages citées nous renvoient uniquement à ce livre remarquable de plus de 900 pages :
Mylius, Dr. Phil. Nat. Horst Gering, Geschichte der Familien Mylius-Schleiz aus dem Haus Gerung und Mylius-Ansbach 1375 – 1990, Neubearbeitung der Familienchroniken von 1895, und 1959 und deren Ergänzung bis zur Gegenwart, Freiburg im Breisgau, Selbstverlag des Verfassers, 1992, 925 p.
Soit : Mylius, Dr Phil. Nat. Horst Gering Mylius, Histoire des Familles Mylius-Schleiz, issues de la Maison Gerung et Mylius-Ansbach 1375 – 1990, Edition mise à jour des Chroniques familiales de 1895, 1917 et 1959 et leurs Suppléments jusqu'à l'époque actuelle, Fribourg en Briesgau, Maison d'Edition de l'Auteur, 1992, 925 p.
Extrait SHPVD - Bulletin N°26 année 2024 Page 44