Notre actualité

A la frontière du Vaucluse, les Baronnies provençales offre un décor singulier. Entre terrasse de pierres sèches, oliviers, garrigue et massif de chêne liège, cette avancée des hautes Alpes, est un territoire discret et pourtant riche en présence protestante. Au fil des villages et des paysages, le patrimoine protestant a ancré ses racines, reliant l’histoire des femmes et hommes à ce terroir.
Son histoire commence comme dans notre région, sur l’inspiration de personnes particulières qui voulaient offrir une autre façon de vivre leur foi en Dieu . En parcourant ce patrimoine teinté du fond bleuté des lavandes et sous un soleil d’azur, nous avons l’impression d’emprunter un chemin initiatique, où les pensées et la persévérance ont fini par réunir les hommes.
L’histoire commence au Moyen âge avec le mouvement des vaudois, un mouvement créé au XIIème siècle par Pierre Valdo, un colporteur, mouvement qui se rattachera quelques siècles plus tard à la réforme. Elle se poursuit au XVIème siècle avec l’arrivée de la Réforme à l’instigation d’un des acteurs principaux du mouvement, le dauphinois Pierre Farel. Au fil de l’histoire, des persécutions, les idées de la Réforme se façonnent dans un décor majestueux et tourmenté.

Lieux de culte et œcuménisme

Nous commençons notre itinéraire par Nyons. Dans cette commune que l’on surnomme le petit Nice, capitale de la célèbre petite olive, l’église réformée unie est rattachée au diocèse de Valence. Nous trouvons le temple installé dans l'ancienne église du couvent des Récollets. Comme dans beaucoup d’endroits en France, les lieux de culte protestants se substituent à ceux de l’église traditionnelle.

En descendant plus au Sud, dans la petite commune de Vinsobres, à quelques kilomètres de Buis les Baronnies, l’histoire de la réforme croise là aussi celle du catholicisme. C’est en effet un prieuré du XIIème siècle, don de l’église catholique par décret du 17 mai 1806, qui abrite le lieu de culte. Les habitants n’hésitent pas à vous dire avec fierté que le toit du temple domine celui de l’église catholique. L’entente est sonore puisque chaque cloche sonne tout à tour le cheminement des aiguilles de l’horloge.  

La mémoire préservée

Nous reprenons notre route vers le Nord, suivant les chemins entrelacés qui longent les départementales. Arrivés à Venterol, « la rue du bout du monde » nous conduit jusqu’au temple aujourd’hui désaffecté et réaménagé en espace culturel. A l’extérieur, le murmure calme des eaux du lavoir est rafraichissant. A l’intérieur, tout est respecté, simplicité et sobriété hérité de l’histoire et de la fonction première du bâtiment. Sa gestion a été confiée en 2014 à une association du même nom, dont l’objectif est de favoriser la culture en territoire rural, pour développer les liens entre tous les acteurs.
Valréas n’est qu’à quelques kilomètres. Dans cette commune, les cultes ont été longtemps pratiqués chez des particuliers ou dans des temples environnants. C’est au début du XXème siècle que le temple a été érigé, sur la place de la Recluse, une religieuse dominicaine qui fut murée dans son sépulcre.
A Taulignan, l’édifice construit au XIXème siècle, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 4 octobre 2010. Erigé en pleine réforme des architectures des églises protestantes,  l’édifice arbore une forme en rotonde.

Sur le sentier des Huguenots

Nous arrivons au bout de notre voyage, le Musée du Poët Laval. Au sommet d’un chemin escarpés, le village médiéval a été gagné par les idées de la réforme dés le XVIIème siècle. Cette ancienne commanderie des chevaliers hospitaliers a dédié une de ses demeures au culte protestant. Devant la porte de la bâtisse, nous sommes accueillis par une guide qui nous ouvre aimablement les portes en cette journée de fermeture. Nous empruntons un petit escalier et parvenons dans la salle qui accueillait . « C’est l’un des rares temples à ne pas avoir été détruit lors de la révocation de l’Edit de Nantes, m’explique ma guide. L’histoire de cette région et du protestantisme qui s’y rattache, est très marqué par l’humanisme, la générosité des gens qui y vivent . On trouve beaucoup d’œuvres sociales, deux femmes qui ont dédié leur vie à l’éducation et l’accueil des enfants déshérités, une secrétaire de mairie qui participe à la protection des juifs….Comme partout, il est fréquent que protestantisme rime avec social. »
Sur la gauche un escalier descend vers une seconde salle. C’est là qu’est installé le Musée. Il abrite divers objets, une exposition suivant 3 périodes du protestantisme, dont celles du réveil et du développement des écoles modèles.
Le culte est aujourd’hui célébré dans le village « du bas », à quelques centaines de mètres. Prochainement, le musée projette un nouveau lieu d’accueil. En tant que point de départ du sentier des Huguenots qui chemine jusqu’à Bad Karlshafen en Allemagne, ce lieu lui permettra d’accueillir et d’informer le public sur cet itinéraire riche en histoire. 
Tout comme pour notre projet de la FEPPENA, il s’agira là encore de construire des itinéraires qui relient les hommes à leurs idées et à leurs passions.

A consulter :
https://www.museeduprotestantismedauphinois.com
http://www.letemple-venterol.fr/
https://www.museeprotestant.org/notice/lieux-de-memoire-en-provence-alpes-cote-dazur-3/
https://www.taulignan.fr/visite-guidee/

Et pour un peu de tourisme :
http://www.baronnies-provencales.fr/