Interview de Jérôme GRANJON
Aux portes du temple de la Force, quelques rayons ensoleillés apparaissent en signe d’apaisement d’une météo qui depuis quelques jours fait triste mine. Depuis l’intérieur s’échappent quelques notes musicales, comme pour accompagner le retour de ces éclaircies. Le pianiste Jérôme Granjon prépare des pièces de Jean-Sébastien Bach qui animeront le culte dans quelques heures.
Ce retour au temple de la Force, c’est retrouver ces moments partagés avec les résidents de la Fondation John BOST, que Jérôme a initiés en 2017 avec les concerts organisés par l’association Paroles et Musiques :
« Retrouver les concerts en présentiel, c’est vraiment une manière privilégiée de partager la musique. C’est une communion particulière dont nous avons été privés, nous musiciens, pendant de longs mois. J’attendais ce moment avec impatience, jouer dans ce temple qui a une vibration particulière. »
Jérôme sourit avec toute cette modestie qui le caractérise ; Un réel plaisir émane de lui ancré sur une passion authentique qui lui permet de naviguer entre des compositeurs variés, Dvorjak, Mozart, Saint-Saens, même si l’œuvre de Bach trône sur cet éclectisme :
« Jean-Sébastien Bach compose une musique variée, exceptionnellement belle. C’est un très grand voyage qui touche à des choses profondes, je dirais même « spirituelles ». C’est une source de joie inépuisable ».
Actuellement, le pianiste prépare un enregistrement de l’œuvre intégrale du "
Clavier Bien Tempéré de Bach", une œuvre d’une durée de 4heures 20. C’est un vrai défi pour un musicien toujours prêt à vivre des expériences musicales nouvelles et insolites :
« C’est un marathon musical qui sera interprété devant le public sur une longue durée. Il faut prévoir des pauses, ne pas lasser le public. Cela nécessite un lieu particulier, en extérieur, où les personnes peuvent faire des pauses. »
Si le contexte sanitaire le permet, cette pièce sera interprétée les 16 et 17 juin au Kosovo et au pavillon d’Artois le 11 juillet. L’évènement a déjà été reportée trois fois, mais Jérôme reste optimiste :
« Il faut garder l’espoir, faire des projets et surtout garder le moral. »
Garder l’espoir, y croire, une thématique étrangement en rapport avec le thème du culte de ce jour animé par la pasteure Otillie Bonema. Célébrer l’ascension, le départ du Christ vers son père, c’est se nourrir d’une attente, croire en ce qui ne se voit pas, ne se touche pas, et ne jamais perdre l’espoir.
En ce jour, la musique a accompagné les textes et paroles de la cérémonie religieuse. Les résidents sont restés sous le charme, entre liturgie et magie.
Pour l’heure, nous espérons avoir le plaisir de retrouver Jérôme et son quartet composé de Saskia Lethiec, Pierre Hamel et François Salque, en octobre prochain au temple de la Fondation à la Force. Enthousiasmée par ce regain musical, la présidente de Paroles et Musiques Dominique Mignon fait un souhait : accueillir Jérôme Granjon en 2022 pour la présentation de l' œuvre intégrale de Bach.
Jérôme Granjon, pianiste professionnel enseigne également le piano au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Il reste très investi dans la pédagogie.
Retrouvez le concert de Jarôme Granjon lors de son dernier concert au remple de la Force, organisé par l"association Paroles et Musiques, c'est en mars 2020.